Nous sommes tous des survivants

Nous sommes tous des survivants

Visayas, Philippines

Sébastien Duijndam

Errance après le chaos.

Le 15 novembre 2013 le super-typhon Haiyan, surnommé « Yolanda » a frappé une des archipels des Philippines, les Visayas. Avec des rafales de vents allant jusqu’à 380 km/h. Il est l’un des plus puissants jamais enregistrés.

En quelques heures c’est toute la ville de Tacloban et ses environs qui furent à terre. Le bilan est lourd, plus de 10.000 morts, sans compter les conséquences sanitaires qui ont suivi.

« Yolanda » a tout dévasté. Les habitations se sont envolées. Les routes coupées, la région s’est retrouvée seule face à la catastrophe. Avec une économie basée en grande partie sur la culture de la coco, la population est démunie et pleure ses champs d’arbres dévastés.

« Nous ne voulons pas que l’on nous traite en victimes, nous sommes des survivants ».

Malgré le bruit continu des tracteurs qui déblaient les restes des habitations, le silence règne ici. Des corps remontent à la surface. Les mots manquent, l’appareil photo prend le relais.

L’humanité est loin dans ces images. Petite, elle essaye de résister à cette nature rageuse. A peine quelques jours après le typhon, les habitants se remettent déjà à construire.

Cette région du monde est touchée par une vingtaine de typhons tous les ans.

Derrière l’espoir et le sourire éternel de ce peuple, « Yolanda » restera ancré dans les mémoires de chacun.

Wandering after the chaos. November 15, 2013 the super-typhoon Haiyan, nicknamed "Yolanda" hit one of the islands off the Philippines Visayas. With wind gusts up to 380 km/h, it is one of the most powerful ever recorded.

In a few hours the whole of Tacloban City and the surrounding area was flattened. The toll was heavy, more than 10,000 deaths, not to mention the health consequences that followed.

« Yolanda » destroyed everything. The houses are gone. Roads were cut off and the region was left alone to face the disaster. With an economy based largely on coconut production, the local population is destitute and a left with nothing more than fields of uprooted trees.

Despite the continuous noise of tractors that are clearing the remains of houses, silence reigns here. Bodies float to the surface of the water. Words fail, the camera takes over.

Humanity seems tiny in the scale of this devastation. Humans seem minute as they strive to resist this furious nature. Yet just a few days after the typhoon, residents are already beginning to rebuild. « We don’t want to be victims, we are survivors. »

This region is affected by a twenty typhoons every year.

Despite the hope and eternal smile of the people of this region, « Yolanda » will remain rooted in their collective memories.