Un toit c’est un droit

Un toit c’est un droit

Rennes, France

Julien Ermine

La petite ville de Pacé, situé en banlieue rennaise, abritait avant l’expulsion décidée par les autorités françaises, à la fin du mois de novembre 2012, le plus grand squat de sans-papiers d’Europe.

Quelques centaines de personnes (autour de 250), parmi lesquelles des dizaines d’enfants, habitaient ce bâtiment.

Irréguliers, demandeurs d’asile, clandestins, avaient été relogés, temporairement.

Plusieurs d’entre eux dans des maisons en campagne, loin de l’agglomération de Rennes, loin de ses services de transport… et loin du regard de la ville.

Cette masse de personnes indifférenciées, englobées sous le terme « immigrés », ont leur propre histoire, toutes différentes les unes des autres. Que sont-ils devenus? Où vivent-ils ?  Pourquoi sont ils en France ? Comment subsistent-ils ?

Loin du cliché trop habituellement véhiculé sur la situation des sans papiers, ce reportage part à la rencontre d’hommes et de femmes dignes, aux situations de vies souvent plus complexes qu’elles n’y paraissent.

Ils sont originaires d’Afrique, d’Europe de l’est ou encore d’Asie et sont venues en France tenter une nouvelle vie. Ils ont l’ambition d’un avenir meilleur au vue des situations qu’étaient les leurs dans leur pays d’origine et espère que la France ou d’autres pays d’Europe leur permettront d’entrevoir la vie sous un jour plus radieux. Ils ne demandent certainement pas la Lune.

Les Sans papiers expulsés du squat de Pacé sont accompagnés dans leur démarche par une association « Un toit, c’est un droit » spécialisée dans le soutien aux personnes sans papiers. Elle les connait, sait où ils vivent.

A la Hâte, celle ci les a en partie relogés. Avec de faible moyen et un gros cœur, l’association leur retrouve un toit pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois. Les bénévoles les accueillent, les aident dans leurs démarches administratives, ou leur rendent visite au centre de rétention. Pour ainsi dire, l’association tente son possible pour aider et entraider ses familles dignes dans le besoin.

Le squat des familles originaires d’Europe de l’est se situe en périphérie de Rennes, à Saint jacques de la Lande. Cinq familles ont trouvé refuge dans une maison simple et entretenue à raison d’une famille par chambre. La décoration est sommaire mais la maison est confortable et entretenue, une façon comme une autre de se sentir « normal ».

Ce squat a été investie quelques semaines auparavant et les enfants ont déjà été re-scolarisés, les parents eux s’inquiètent de pouvoir travailler, de retrouver une situation de vie convenable malgré l’épée de Damoclès qui pèse sur leur quotidien : une nouvelle expulsion.

Toutes ces familles raconte la même histoire : Elles viennent toutes du Caucase, Ils sont Géorgiens, Ossètes et  Tchétchènes. Tous racontent la même histoire. Ils sont entrés entrés en Europe par la Pologne, par l’aéroport de Terespol. Mais dans cette ville polonaise, à la frontière avec la Biélorussie, il n’y a aucun aéroport. Une voiture privée, qu’ils appellent « taxi », a pris le relai depuis Terespol pour traverser la Pologne, l’Allemagne et ensuite la France. Destination : Rennes. Trois jours sur la route, 1800 € environ pour y arriver.

L’une de ces familles est venues en France pour raison médicale. Ils habitaient Tbilisi en Géorgie, étaient considérés comme aisés. Le cadet de la famille souffre d’une grave maladie rénale et ont vendus leur deux maisons « au pays » dans l’espoir d’une opération chirurgicale qui le sauvera. La Complexité de la France se résume au travers de leur situation : Ils ont obtenu un titre de séjours pour raisons médicales, mais ne possèdent ni droit au logement, ni permis de permis de travail. En clair, ils peuvent séjourner en France, sans toit,  et sans pouvoir officiellement leur permettre de pouvoir subvenir à leur besoin. Un non-sens.

Lorsque le squat fera l’objet d’une expulsion, il faudra en chercher un autre. Les enfants scolarisés devront changer d’école et le processus d’intégration, qui passe par l’éducation, sera brisé une fois encore. Tout est forcement temporaire. Tout recommencera. Les autres familles ont aussi leur particularité, leur histoire. Certains ont fui l’enfer, l’oppression partisane ou encore la guerre.

Il n’est pas facile de suivre la soi-disante « communauté des sans papiers ». On se rend compte que tous les sans papiers n’étaient pas logé dans « le plus grand squat d’Europe ». L’odyssée des expulsés de Pacé n’est pas la seule. Certaines situations sont plus complexes. Les migrants arrivent continuellement et les expulsions des squats se succèdent.

Le plus grand squat est dorénavant l’ancienne église Saint Marc dans le quartier de Villejean où logent 80 sans papiers. Là aussi, le squat est propre, une atmosphère en perpétuelle recherche de normalité domine malgré les difficiles conditions de vies : l’intimité n’existe pas, l’électricité ne fonctionnent pas ou peu, certains dorment dans de grande salles aménagées en dortoir de fortune.

Certaines familles ont « échouées » en Bretagne, abandonné par leurs passeurs, alors qu’il se croyait …en Grande Bretagne. D’autres, mineurs, ont fait l objet de trafic en tout genre, ou d’usurpation de leur identité. Ils se retrouvent complètement seul à des milliers de kilomètres du lieu qui les a vue naître. Bringuebalé entre les squats et le centre de rétention à 15 ans n’est pas une vie. Certains de ses sans papiers ont toutes les peines du monde à comprendre ce qui leur arrive. Les Situations leur échappent quasi quotidiennement.

C’est ainsi que l’association tente par tous les moyens de leur venir en aide. Elle pare au plus urgent avec les moyens du bord ; cours de langue Française, de cuisine, de couture, accompagnement aux audiences des tribunaux, accueil des nouveaux arrivants, etc.

La seul idée directrice étant basée sur une idée toute simple, résumée par la présidente de l’association : « Ce sont des hommes et des femmes, ont tous, comme nous, un cœur qui bat et l’entraide doit passer avant tout. Réduire les inégalités et prodiguer un traitement humain à autrui est  la base de la relation envers autrui. »

En attendant de futures expulsions, il me revient à l’esprit une phrase d’un sans papier géorgien détenteur d’un bac+5 « J’aimerais bien m’inscrire à l’Université ici. Mais je n’ai pas l’autorisation légale de travailler, ni  de pouvoir payer mes études. C’est interdit pour moi. Je ne veux pas vivre en France uniquement avec des Georgiens, ni comme un Georgien. Je suis en France maintenant. Je veux vivre avec des français, comme les français, en tant que Géorgien, c’est une nuance incomprise de vos autorités ».

The small town of Pace, located in the suburbs Rennes, hosted before the expulsion decided by the French authorities, it the end of November 2012, the largest squat in Europe.

Several people around 250 including dozens of children live in this building.

Irregular asylum seekers, illegal, had been relocated temporarily.

Many of them in houses in the countryside, far from an agglomeration of Rennes, far from transportation and out of reach of the city.

This undifferentiated mass of people, encompassed under the term « immigrant », have their own different history from each other. What are they now? Where do they live? Why are they in France? And how do they survive?

Far from the cliché unusual bring to illegal migrants situation, This report sets out to meet worthy men and women whose live situations are often more complex than it seems.

They are originally from Africa, of Eastern Europe or Asia and came to France hoping for a better life. They have the ambition to build their future to be better from their own country and wish that France and other European countries allow them to glimpse life in a brighter day. They certainly did not ask for the Moon.

The immigrants hold up in the squat of Pacé are supported in their efforts by an association called « Un toit, c’est un droit » specialized in supporting people living in it without the legal right to do so. They know them and  know where they live.

Here at Hate, a part of them relocated. With low average and a big heart, the association found them a home for a few days, a few weeks and a few months. Volunteers host help them with administrative formalities or visit the detention center. We can say, the association tries their best to help and support each families who are in need.

The squat families from Eastern Europe is on the outskirts of Rennes, in Saint Jacques de la Lande. Five families have taken refuge in a normal house and maintained on one family per room. The decor is basic but comfortable and is well maintained in a way that anyone would feel « normal. »

The squat was invested a few weeks ago and the children have been re-educated, parents are concerned about them being able to work, to find a situation of living despite the sword of Damocles hanging over their lives: a new expulsion.

All these families tell the same story, they are all from the Caucasus. They are Georgians, and Chechen. They share the same tale, entered Europe from Poland by the airport of Terespol. But in this Polish city on the border with Belarus, there is no airport. A private car, which they call « taxi », took the baton from Terespol crossing Poland, Germany and then France. Destination: Rennes. Three days on the road, about € 1,800 to get there.

One of these families came to France for medical treatment. They lived in Tbilisi, Georgia, where they were considered as wealthy. The youngest of the family suffers from a serious kidney disease and have sold their two houses « home » in the hope of a surgical procedure that will save him. Complexity of France boils through their situation: They got a permit paper to stay for medical reasons, but have neither the right about accommodation or work permit. In brief, they can stay in France homelessly, and without being able to officially allow them to accomplish their needs. Nonsense.

When the squat will be expelled, it will seek another. Scholarship children will change schools and the integration process, which involves education, will be broken again. Everything is necessarily temporary. All over again. Other families also have their particularity, their history. Some fled hell partisan oppression which is still a war.

It is not easy to follow the so-called « illegal immigration community. » We realize that all the non-right migrants were not housed in « the largest squat in Europe. » The odyssey expelled from Pace is not the only one. Some situations are more complex. Migrants arrive continuously and evictions of squats succeed.

The biggest squat is the former Saint Marc church in the Villejean neighborhood that hosted 80 illegal immigrants. Here too, the squat is clean, atmosphere dominates perpetual search of normality despite the difficult living conditions: privacy does not exist, no electricity or little, some sleep in large rooms furnished dorm work fortune.

Some families have « failed » in Bretagne, abandoned by their smugglers, as he believed … in Grande Bretagne. Other, minors, have been all kinds of history where they have lost their identity. They find themselves completely alone thousands of kilometers away that she was born. Joggle between squats and detention center at 15 years old is not a life. Some of this illegal immigrations have all the trouble to understand what happens to them. Situations beyond their common daily situation.

Thus the association is trying by all means to help them. It obviates the more urgent with the means at hand; French language, cooking, sewing courses, accompanied to the court, welcoming newcomers, etc..

The guiding principle is based on a simple idea, summarized by the president of the association « These are men and women, all, like us, a heart that beats and assistance must come first. Reduce inequalities and provide a human to another treatment is based on the relationship to others. « 

Waiting for the further expulsions, there is one spiritual phrase from and Georgian illegal immigration who has a master degree.

« I’d like to subscribe to the University here. But I do not have legal permission to work, or to pay my studies. It is forbidden for me. I do not want to live in France with only Georgians, or as a Georgian. I am in France now. I want to live with French as the French, as a Georgian it is like building castle in the air. «