Auroville
Étant quelqu’un qui a toujours eu un style de vie quasi-nomade, j’ai développé une quête incessante pour les lieux dans lesquels je me sens bien. Auroville, une ville expérimentale située au Sud-Est de l’Inde, se présente comme un paradis utopique autosuffisant où il n’y a pas d’argent, de religion ou de politique. Auroville me semblait être un endroit que je devais expérimenter.
La ville a été fondée en 1968 par Mirra Alfassa, aussi connue sous le nom de “The Mother”. Selon elle, “Auroville se veut une ville universelle où les hommes et les femmes de tous les pays pourront vivre en paix et en harmonie, loin des toutes les croyances, de la politique et de la nationalité. Le but d’Auroville est de réaliser l’unité humaine.”
Cette sélection d’images montre quelques-unes de mes expériences et rencontres à Auroville. J’étais intéressée par la créativité des Aurovilliens ainsi que leur grande capacité d’expérimentation. Leurs efforts en ce qui concerne la régénération de l’environnement, l’agriculture biologique, les énergies renouvelables et les techniques de constructions écologiques sont admirables. Leur travail dans l’artisanat et d’autres petites industries diverses sont tout aussi impressionnants.
Je voulais voir à quoi ressemblait l’idée de l’unité humaine, telle que conçue par “The Mother”, dans la pratique. Auroville est un lieu pittoresque et bucolique, habité par des personnes ayant les mêmes préoccupations que les habitants de n’import autre ville. La ville attire des idéalistes, des visionnaires, des rêveurs et des âmes perdues. Bien qu’il y ait des Aurovilliens qui se disent vivre le rêve utopique, il y a une hiérarchie définie dans la société Aurovillienne, qui se présente sous la forme de cliques et de divisions en fonction de la nationalité. Les Aurovilliens de deuxième et de troisième génération sont particulièrement heureux de vivre dans la ville. Cependant, beaucoup d’autres se sentent bloqués par le manque d’opportunités, par leur situation financière fragile et par le fait qu’un départ à long terme signifierait qu’ils pourront potentiellement ne pas être autorisés à revenir. Il y a de nombreux résidents qui deviennent désillusionnés quand la réalité de la vie à Auroville ne correspond pas aux idéaux. Certains résidents sont trop âgés pour partir et sont coincés parce que leurs ressources financières à l’extérieur d’Auroville se sont épuisées. D’autres ont souffert d’harcèlement et d’ostracisme. Certains résidents on même abandonné l’idée d’une vie en communauté et vivent comme des reclus.
En 2018, Auroville fêtera ses 50 ans. C’est une réalisation étonnante, surtout en prenant en compte que la nature humaine a constamment voulu affaiblir ce rêve d’une ville utopique.
As someone who has always had a quasi-nomadic lifestyle, I’ve developed a restless, on-going quest to find places that feel right to me. Auroville, an experimental township located in south-east India, presents itself as a self-sustaining, utopian paradise without money, religion, and politics. It seemed like a place I needed to experience.
The township was founded in 1968 by the late Mirra Alfassa (aka “The Mother”). In the words of The Mother :“Auroville wants to be a universal town where men and women of all countries are able to live in peace and progressive harmony, above all creeds, all politics and all nationalities. The purpose of Auroville is to realise human unity.”
This selection of images shows some of my experiences and encounters in Auroville. I was interested in the Aurovillians’ experimental playfulness and creativity. Their efforts in environmental regeneration, organic farming and renewable energy are admirable and their work in eco-friendly building technology, handicrafts and various small-scale industries is impressive.
I wanted to see what The Mother’s idea of human unity looked like in practice. It looks like a picturesque, bucolic location inhabited by people with similar preoccupations to the inhabitants of any other town. Auroville draws idealists, visionaries, dreamers and lost souls. Although there are Aurovillians who feel they are living the utopian dream, there is a definite hierarchy and there are cliques and national divides. Second and third generation Aurovillians are predominantly happy to live in the township, but many feel trapped by a lack of opportunities, by their fragile financial situation and by the fact that a long-term departure would mean they may not be allowed to return. There are numerous residents who become disillusioned when the reality of life in Auroville doesn’t match up to the ideals. Some residents are now too old to leave and some become trapped by poverty after their independent, outside finances run out. Some individuals have suffered bullying and ostracism and others have given up completely and chosen to live as near recluses.
In 2018, Auroville will celebrate its 50th birthday. It is an amazing achievement especially given that the force of human nature has been consistently chipping away at the dream.